“Faire groupe” pour prendre sa place en tant qu’individu et avancer dans la société
Avec le projet Pépites d’Art, Smaïl Kanouté, en collaboration avec le Théâtre national de la danse de Chaillot, cherche, auprès des jeunes des quartiers de la Goutte d’Or et de la Chapelle à Paris, à révéler les talents à travers des ateliers créatifs et des visites culturelles.
“On avance toujours en groupe et ce sont des rencontres qui nous permettent d’évoluer et de découvrir ce que nous avons en nous. Ce sont les rencontres qui façonnent le parcours et forgent la personnalité des artistes.” nous confie Smaïl Kanouté. Les ateliers Pépites d’art ont une dimension artistique évidente, mais c’est l’humain et la personnalité qui priment avant tout. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les ateliers sont ouverts en partie au public pour mélanger les parcours et discours de vie, afin de ressortir de ces moments d’échange plus enrichis.
“Les jeunes doivent être curieux, entreprenants, têtus car ils doivent avoir confiance en eux au-delà des dires, motivés, ouverts. Ils doivent avoir envie de travailler à la fois en groupe et seuls. Ils doivent croire en leur histoire et personnalité qu'ils vont défendre à tout prix. C'est leur personnalité qui fera d'eux des artistes uniques ainsi que leur force de conviction.” - Smaïl Kanouté souhaite délivrer un message aux jeunes en leur montrant que tout est possible avec de la motivation.
L’association What Dance Can Do, quant à elle, a choisi la danse comme vecteur culturel pour l’insertion des jeunes en société.
“Dans ce contexte instable et particulièrement fragile pour ses enfants, l'enjeu est de pouvoir fédérer ces jeunes, primo arrivants, issus d’un parcours migratoire souvent difficile dont nous nous occupons au Collège Romain-Rolland, autour d'un même projet, de les inspirer, de leur offrir l’accès à la culture d'un nouveau pays, de les voir se rencontrer sur cette même ligne et sur cette même histoire de la danse et puis de partager ces traditions de faire. Finalement l'enjeu c'est aussi de voir leur parcours entre leurs origines, leurs pays, leurs souvenirs et aujourd'hui de retranscrire dans ce nouveau projet avec une nouvelle écriture pour enrichir leur parcours personnel.” Dorothée Blacher, chef de projet.
L’étude d’impact de leurs ateliers, réalisée par l’association What Dance Can Do, révèle que dans la création et l’interprétation d’une chorégraphie se joue aussi l’apprentissage de danser en groupe. Chacun est à la fois responsable de ses propres mouvements, et aussi prend en compte les mouvements des autres danseurs pour assurer le bon déroulement de la pièce. Être dans un endroit connu et avoir un moment dédié où s'exprimer sans utiliser la parole semble avoir mis les participants à l’aise.
La relation de confiance instaurée semaine après semaine par Rodolphe Fouillot, le chorégraphe assisté par Emmanuelle Huybrechts, a permis aux bénéficiaires de se sentir de plus en détendus.
Le fait que les efforts des jeunes et leurs propositions soient reconnus et pris en compte, qu’ils soient régulièrement encouragés et félicités par les personnes qui les accompagnent, les a aidés à s'ouvrir, s’investir dans le projet et prendre confiance en leur travail.
Les premières sessions ont parfois paru abstraites aux participants ; Avec le temps, outre la pratique de la danse en elle-même, les bénéfices du programme sont attribuables au processus de création et à la vocation collective et collaborative du projet dans son ensemble. Co-créer, relever des défis grâce à l’entraide et au soutien moral de ses pairs, apprivoiser ensemble des situations inédites, comme de monter sur la scène, et partager une expérience formatrice suscitent inévitablement un sentiment de camaraderie voire de fraternité.
“L’ambition de notre programme est d’offrir à nos bénéficiaires un espace sûr dans lequel ils peuvent puiser les ressources pour s’acclimater à leur pays d’accueil.” Aurélia Sellier, fondatrice de l’association What Dance Can Do.
Ces jeunes de la classe PE2A se produiront sur la scène du conservatoire de Clichy-sous -Bois le 6 juin à 18h : une performance finale du travail accompli durant cette année 2022/23 pas que scolaire.
Nous vous invitons à suivre toute l’actualité des projets sur notre site internet www.fondsfranciskurkdjian.org en vous abonnant à notre newsletter ici.